La vice-présidente colombienne a payé une caution de USD 150,000 à la ville de Miami pour libérer son frère condamné pour trafic d'héroïne

22 Mayo, 2021
À gauche, Bernardo Ramírez Blanco, trafiquant de drogue condamné. À droite, Álvaro Rincón et Marta Lucía Ramírez Blanco, vice-présidente de la Colombie. À gauche, Bernardo Ramírez Blanco, trafiquant de drogue condamné. À droite, Álvaro Rincón et Marta Lucía Ramírez Blanco, vice-présidente de la Colombie. Artículo publicado originalmente en español en La Nueva Prensa el 11 de Junio del 2020

Por GONZALO GUILLÉN et JULIÁN F. MARTÍNEZ

Texte traduit par Andrea Niño Ruiz. Traduction révisée par Guylaine Roujol Perez

Bernardo Ramírez Blanco, 58 ans, frère de la vice-présidente de la Colombie, Marta Lucía Ramírez Blanco, a été arrêté en 1997 et condamné aux États-Unis à quatre ans et neuf mois de prison pour trafic d'héroïne. Lorsqu'il a eu la possibilité d’être remis en liberté contre le versement d’une caution, fixée à USD 150,000, elle l'a payée avec son mari, Álvaro Rincón tous les deux empêtrés aujourd'hui par leurs liens commerciaux avec le trafiquant de drogue Guillermo León Acevedo Giraldo, alias «Memo Fantasma».

 

 

Celle-ci est la preuve que l'actuelle vice-présidente de la Colombie a payé une caution pour libérer son frère, le trafiquant de drogue Bernardo Ramírez Blanco.

 

Une personne identifiée comme Luz Mireya Rodríguez a également contribué au paiement de cette caution.

Le frère de la vice-présidente a été arrêté à Miami en juillet 1997, lorsqu'il a reçu une cargaison d'héroïne que deux « mules», recrutées par lui, ont acheminées par avion depuis Aruba. A leur retour, la drogue était avalée, contenue dans des capsules faites avec des préservatifs, disent le parquet et le jugement de condamnation.

La procureure fédérale des États-Unis pour le district sud de la Floride été chargée d'engager les poursuites et d'établir le dossier d'accusation devant la Cour fédérale du même district.

 L'enquêteur de l’affaire était l'agent de la DEA Shaun Perry, qui avait des informations selon lesquelles les Colombiens Alejandra Osorio Vargas et Miguel José Aguilera Asencio, résidents à Miami, voyageraient à Aruba et reviendraient avec une cargaison d'héroïne dans le ventre.

En effet, selon l'agent Perry, tous deux sont arrivés sur le vol 760 d'Air Aruba le 12 juillet et ont été arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à livrer la drogue illicite à Ramírez Blanco.

Au cours de la campagne électorale qui l'a amenée au poste de vice-présidente de la République de Colombie, Marta Lucía Ramírez n'a jamais informé ses électeurs qu'elle avait un frère trafiquant de drogue auquel elle a libéré sous caution.

Apparence de l’acte d’accusation o «indictment» pour trafic de drogue contre le frère de la vice-présidente de la Colombie, Marta Lucía Ramírez, qui a été condamné.

 

Le frère de l'actuel vice-président, selon le parquet, a recruté Osorio Vargas et Aguilera Asencio à Miami et les a envoyés chercher la drogue à Aruba, où ils l'ont avalée et sont revenus deux jours plus tard.

L'agent Perry a révélé que les informations obtenues par ses sources coïncidaient avec les listes de passagers qu'il avait demandées à Air Aruba, où évidement figuraient Osorio Vargas et Aguilera Asencio.

Le 16 juillet, Perry dit avoir appris que les deux Colombiens étaient déjà revenus à Miami et se dirigeaient vers la résidence de Vargas à Miami Beach.

A 17 h 30 ce jour-là, Perry et deux autres officiers de la DEA ont établi des postes de surveillance dans les bâtiments où habitaient Osorio Vargas et Aguilera Asencio.

Ensuite, l'agent Perry s’est rendu compte qu'Aguilera Asencio était sorti avec un sac de voyage et une pochette range-CD. Il l'a rattrapé, l'a intercepté et lui a demandé de s'identifier.

Aguilera Asencio a expliqué qu'il était récemment arrivé d'Aruba avec Osorio Vargas.

Ensuite, les agents se sont rendus au domicile d’Osorio Vargas et elle a fait la même déclaration. Elle a également été arrêtée et emmenée à l'hôpital Mount Sinai, où elle a passée au scanner corporel à rayons X. Entre le 16 et le 18 juillet, Osorio Vargas a expulsé 65 capsules d'héroïne et Aguilera Asencio 35 capsules.

Le 17 juillet, les agents ont trouvé 35 capsules d’héroïne de plus dans le sac de voyage d'Aguilera Asencio.

Vargas et Aguilera Asencio ont décidé de coopérer avec les agents et ont avoué qu'ils allaient livrer la drogue au frère de l'actuelle vice-présidente de la Colombie, Bernardo Ramírez Blanco. Ils ont déclaré qu'il était la personne qui "avait organisé leur voyager à Aruba pour obtenir de l'héroïne et qui recevrait la drogue à leur arrivée à Miami", affirme l'agent Perry.

Le 18 juillet 1997, vers 16 h 45, Vargas s'est entretenu avec Ramírez au téléphone. La conversation a été enregistrée par la DEA et produite à titre de preuve par l'agent Perry au cours du procès.

Les deux « mules» se sont données rendez-vous avec Ramírez au centre commercial Aventura pour lui livrer la drogue.

La rencontre a eu lieu à 19h52. Osorio Vargas a dit au frère de la vice-présidente Ramírez Blanco qu'il avait la cargaison de drogue à l'extérieur de l’établissement commercial, dans son véhicule, il est allé la chercher et est revenu peu après.

Ramírez Blanco et Osorio Vargas se sont disputés et ensuite les agents ont procédé à son arrestation. Le trafiquant de drogue a demandé à être autorisé à se rendre à New York afin de rencontrer sa sœur Marta Lucía Ramírez Blanco, qui, a-t-il déclaré, était une personne très influente qui pouvait résoudre ce litige lié au trafic d'héroïne.

Après avoir été capturé à Miami pour trafic de drogue, Bernardo Ramírez Blanco a demandé à être autorisé à se rendre à New York afin de demander la protection de sa sœur Marta Lucía Ramírez Blanco, actuelle vice-présidente de la Colombie. Sa demande a été rejetée.

 

Le 7 avril, l'organisation Insight Crime a dévoilé l'identité du trafiquant de drogue colombien Guillermo León Acevedo Giraldo, connu sous les alias de « Sebastián Colmenares » ou de « Memo Fantasma» qui a aussi des affaires immobilières avec la vice-présidente Marta Lucía Ramírez Blanco et son mari, Álvaro Rincon.

NOTE: La Nueva Prensa a essayé de contacter la vice-présidente Marta Ramírez Blanco afin d’écouter sa version des faits, mais elle n'a pas répondu à leur demandes. (Voir ci-dessous la lettre envoyé):

 


¿Quieres apoyar nuestras investigaciones?

Puedes hacer tu aporte desde $10,000 en efectivo (baloto y Efecty), tarjeta de crédito, cuenta de ahorros/corriente, así como desde Nequi y Daviplata aquí: